Promesse de campagne de Nicolas Sarkozy, l'idée de créer un «cinquième risque» (en référence aux quatre branches de la Sécurité sociale : maladie, retraites, famille, accidents du travail) pour répondre à ce bouleversement démographique a été relancée en janvier par le chef de l'État. Mais le «défi de la dépendance», qualifié de chantier prioritaire, ne devrait finalement pas être relevé avant 2011, bloqué par l'épineux dossier des retraites. En effet les plus de 85 ans, âge moyen d'entrée en maison de retraite, devraient être deux fois plus nombreux en 2020 pour atteindre 2,1 millions de personnes et peut-être 4,8 millions en 2050..

Comment les Français veulent-ils et vont-ils vieillir ? Cette interrogation sera au cœur de la mission Vivre chez soi, la secrétaire d'État aux Aînés, Nora BERRA. (cf article vivre chez soi ) Il s'agit donc de permettre aux huit Français sur dix qui disent vouloir passer leurs vieux jours dans l'intimité de leur domicile de réaliser leur souhait. «Il devient urgent de changer de cap en privilégiant le vivre chez soi, comme choix individuel et collectif, pour favoriser l'autonomie, la mobilité et la réalisation de projets de vie» , insiste Nora Berra. Aujourd'hui déjà, plus de 90 % de personnes âgées de plus de 60 ans vivent à domicile.

Inspirer une politique d'autonomie En France, le degré d'incapacité se mesure en GIR, un classement retenu comme critère de l'attribution de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA). GIR 1 équivaut ainsi à une dépendance totale et GIR 6 à l'absence de dépendance. Le nombre de personnes dites dépendantes est calculé en fonction du nombre de bénéficiaires de l'APA. Or, cette aide est attribuée à partir de GIR 4 et s'adresse donc en partie à des personnes relativement autonomes, ayant des difficultés à se lever mais capables de se déplacer chez elles par exemple.

La mission Vivre chez soi se propose d'œuvrer pour ce public qui ne connaît pas forcément la grande dépendance et de sensibiliser les sexagénaires à l'organisation de leur futur maintien à domicile. Une mission de prévention plus ambitieuse qu'elle en a l'air. Reste à savoir si elle suffira à inspirer la mise en œuvre d'une véritable politique d'autonomie et de mobilité pour les plus de 60 ans. En 2050, un tiers de la population sera concernée.

Source : Le figaro